Les maladies parodontales :


Les maladies parodontales :

Parodontite chronique
Parodontite agressive
Autres formes de parodontites



Introduction
1.      Rappel sur l’étiopathogénie de la maladie parodontale
2.      La parodontite chronique
3.      La parodontite agressive
3.1.   Caractéristiques communes aux parodontites agressives
3.2.   La parodontite agressive localisée
3.3.   La parodontite agressive généralisée
4.      Parodontites : Manifestation d’une maladie d’ordre général
Conclusion
Bibliographie

Introduction :
Les maladies parodontales sont des maladies chroniques caractérisées cliniquement par la perte d’attache avec ou sans formation de poches parodontales. Les facteurs étiologiques des maladies parodontales diffèrent, mais la cause principale et initiateur de ces atteintes reste microbienne.
1.      Rappel sur l’étiopathogénie de la maladie parodontale
Les maladies parodontales sont des maladies inflammatoires d’origine microbienne. La réaction immuno-inflammatoire déclenchée suite à l’exposition du parodonte aux bactéries du biofilm et leurs produits induit une destruction tissulaire qui peut être localisée au niveau de la gencive ou le parodonte profond.
Tous les facteurs qui favorisent la formation du biofilm, la modification de la flore microbienne, ou fragilisent la réponse immunitaire sont considérées comme des facteurs étiologiques.
La maladie parodontale est le résultat de l’interaction de ces éléments étiologiques sur un terrain généralement susceptible. La parodontite est l’extension de la gingivite non traitée. 


Figure 1. l’étiopathogénie de la maladie parodontale.

La destruction osseuse et la perte d’attache associée à la parodontite sont dues à l’extension de l’inflammation gingivale dans les tissus profonds.




2.       La parodontite chronique :
Elle est caractérisée par un rapport direct avec les dépôts de plaque et facteurs iatrogènes ou de rétention, d’évolution lente, avec des périodes d’inactivité et de régression, et avec une sévérité et une distribution variable des pertes d’attache.
La flore associée est polymorphe (porphyromonasgingivalis, prevotellaintermedia, bacteroideforsythus, aggregatibacteractinomycetemcomitans, campylobacterrectus, et fusobactériumnucleatum)
Deux autres caractéristiques importantes de la PC  sont:
·         Une résorption osseuse plus souvent horizontale que verticale
·         Absence de défauts immunitaires.
Cette forme de parodontites peut apparaitre à n’importe quel âge, chez les enfants et les adolescents, en dentition temporaire comme en dentition permanente.
Il y a deux formes :
  1. Généralisée, si plus de 30 % de sites sont concernés,
  2. Localisée, avec moins de 30 % de sites atteints.
La plaque bactérienne reste la principale étiologie. On note la présence de tartre sous-gingival.






3.       La parodontite agressive :

3.1. Définition :
La parodontite agressive comprend les formes de parodontites caractérisées par une perte d’attache et une destruction osseuse rapide, une agrégation familiale des cas, et des patients cliniquement sains à l’exception de la présence de la maladie.
3.2. Caractéristiques communes aux parodontites agressives

Caractéristiques constantes
·          une bonne santé générale hormis la parodontite,
·          une composante familiale est retrouvée,
·          une perte d’attache et une destruction osseuse rapides.
Caractéristiques secondaires
Elles sont très souvent observées mais non obligatoires :
·          La quantité de tartre et de plaque est non proportionnelle à la destruction parodontale (surtout dans la parodontite agressive localisée).
·          Quantité élevée d’Aggregatibacteractinomycetemcomitans et de Porphyromonasgingivalis.
·          La progression de la pathologie peut se stopper  spontanément.
·          Les phagocytes présentent des anomalies.
·          Macrophages de phénotype hyper-sensibles.
·          Taux élevé de prostaglandine E2 et d’interleukine-1β.


3.3. La parodontite agressive localisée
Elle débute aux alentours de la puberté.
Les destructions concernent les 1ères molaires définitives et/ou les incisives, et au moins 2 dents de la denture (dont l’une est la 1ère molaire) et au maximum 2 autres dents autres que 1ère molaire et incisive.
Une forte réponse immunitaire des anticorps sériques existe à l’encontre des agents infectieux.
Cependant les critères immunologiques ne sont pas confirmés dans la littérature
3.4. La parodontite agressive généralisée
Elle concerne les jeunes adultes de moins de 30 ans,
Les destructions inter-proximales entrainent la perte d’au minimum 3 dents définitives autres que les 1ères molaires et incisives,
Les destructions sont de nature épisodique,
Une faible réponse immunitaire des anticorps sériques serait associée.
Ici aussi, les critères immunologiques ne sont pas confirmés dans la littérature.




4.       Parodontites : Manifestation d’une maladie d’ordre général
·         Syndrome de Down :
En présence d'un syndrome de Down (trisomie 21), les tissus parodontaux sont le siège d'une réponse inflammatoire exagérée avec un rapport lymphocytes T4/lymphocytes T8 élevé.
·         Neutropénie familiale cyclique :
La neutropénie cyclique, maladie rare de l'enfant, est caractérisée par la répétition tous les 21 jours d'infections fébriles touchant surtout les muqueuses buccales, par des otites de l'oreille moyenne, des infections respiratoires, des cellulites et des abcès. D'une durée de 7 à 10 jours, elle s'accompagne d'une chute temporaire du taux de granulocytes neutrophiles circulant due à un ralentissement de la formation des leucocytes. Les signes parodontaux peuvent varier d'une simple gingivite à une parodontite évolutive qui affecte aussi bien les dentures mixtes que définitives. Aggregatibacteractinomycetemcomitans, Fusobacteriumsp, spirochètes, bactéries à pigments noirs y sont retrouvés à des taux élevés.
·         le déficit d'adhésion leucocytaire :
Défaut d'expression des glycoprotéines d'adhésion CD11/CD18, molécules de nature glycoprotéique à la surface des cellules leucocytaires qui jouent un rôle primordial dans les phénomènes d'adhésion de ces cellules aux cellules endothéliales. La parodontite peut être considérée comme signe pathognomonique de cette maladie [16].
·         Syndrome de Papillon-Lefèvre (hyperkératose :
Forme particulière de la maladie de Méléda avec chute précoce des dents, télangiectasie symétrique des extrémités, hyperkératose et hyperhidrose, s'accompagne d'un défaut majeur du chimiotactisme des granulocytes neutrophiles ; l'impossibilité pour ces cellules de défense d'accéder aux sites agressés entraîne l'apparition de parodontites sévères. La flore sous-gingivale est en grande partie  semblable  à  celle  des  parodontites  à  début  précoce  (Aggregatibacteractinomycetemcomitans, Prevotellaintermedia, Fusobacteriumnucleatum, Eikenellacorrodens)
·         Syndrome de Chediak-Hiagashi :
Affection rare, mortelle le plus souvent, due à une neutropénie et à des anomalies des granulocytes renfermant des lysosomes anormaux sous la forme de granulations typiques de grande taille, s'accompagne d'une parodontite sévère très précoce (parodontite prépubertaire) aboutissant à l'exfoliation des dents
·         Syndrome de Ehlers-Danlos (types IV et VIII) :
Maladie caractérisée par une altération des fibres de collagène, le type VIII s'accompagne de la parodontite la plus sévère avec altération du collagène de type III.
·         L'hypophosphatasie :
 C’est une maladie génétique rare qui aboutit à la perte prématurée de la denture déciduale. La maladie peut apparaître cliniquement pendant la petite enfance, chez les jeunes enfants et les adultes. La forme infantile est généralement mortelle. Elle se caractérise pendant l’enfance  par l’exfoliation des dents déciduales (principalement les incisives), une croissance retardée, des difformités de type rachitique. L’exfoliation des dents semble être liée à un trouble de la cémentogénèse.

Conclusion :
Les maladies parodontales sont des maladies multifactorielles, et donc le traitement doit viser tous les éléments étiologiques de ces atteintes. Le diagnostic permet d’établir un plan de traitement détaillé et individualisé.
Les maladies parodontales associées à une maladie d’ordre général nécessitent une prise en charge multidisciplinaire entre le dentiste et le médecin traitant.

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