I-
Introduction
L’hémostase
est un processus physiologique déclenché par une lésion vasculaire. Elle
implique des mécanismes biochimiques intracellulaires et l’activation des
facteurs plasmatiques de la coagulation.
L’hémostase
physiologique, déclenchée par une lésion vasculaire, comporte quatre étapes :
1.
vasoconstriction (temps vasculaire)
2.
formation du thrombus blanc (temps plaquettaire) ;
3.
coagulation sanguine plasmatique (hémostase secondaire) ;
4.
fibrinolyse.
II-
Pathologies de l’hémostase
1-
Troubles de l’hémostase primaire
·
Thrombopénie modérée
(numération plaquettaire comprise entre 50 000 et 100 000 cellules/mm3) le
contrôle du saignement se fait grâce à l’usage de techniques locales
d’hémostase, c’est-à-dire les pansements compressifs résorbables, les colles
chirurgicales, les gouttières thermoformées et les sutures. Si ces mesures sont
insuffisantes, une transfusion plaquettaire est envisagée
·
Thrombopénie sévère (numération inférieure à 50 000/mm3) ne doivent
pas faire l’objet de soins sanglants tant que leur condition n’est pas
améliorée (transfusion)
·
Thrombopathie : une transfusion de plaquette est
indispensable en plus des moyens d’hémostase locale
III- Déficience d’un
facteur de la coagulation (hémophile, maladie de Willebrand…
Toutes les procédures à l’origine d’un saignement peuvent être
envisagées, mais avec une extrême précaution et avec compensation du facteur
déficient.
Cela ne dispense pas de
l’utilisation des techniques locales d’hémostase :
a.
sutures résorbables et
colle associées à un matériau d’hémostase tel que des mèches d’oxycellulose ;
b.
après contrôle de l’hémostase, mise en place de gouttières
hémostatiques qui doivent être stables, légèrement compressives,
atraumatiques et ne pas gêner la fonction.
c.
Prescription d’acide
tranexamique en bains de bouche
d.
Pour certains auteurs, l’hospitalisation paraît nécessaire bien que
des avulsions chez des hémophiles aient déjà été réalisées sans aucune
hospitalisation
IV- Patients sous
antiagrégants plaquettaires
L’arrêt
du traitement par clopidogrel ou par aspirine à faible dose (75–325 mg/j) avant
une intervention de chirurgie buccale, parodontale ou implantaire n’est pas justifié.
Dans
le cas de traitement par aspirine à forte dose (> 500 mg/j), il convient de
retenir que ce traitement répond à des indications antalgiques et/ou
antipyrétiques et/ou anti-inflammatoires et non antiagrégantes.
Dès
lors, l’arrêt peut être envisagé sans risque pour le patient.
On
veille à suspendre le traitement 5 jours avant le geste chirurgical si l’on
tient compte de la compétence hémostatique et 10 jours avant si l’on souhaite
que l’action de l’aspirine ait complètement disparu.
V-
Patients sous anticoagulants
1-
Anticoagulant : Antivitamine K
Ne
jamais modifier le traitement par les
AVK
Extractions
autorisées :
En ville si INR< 3
En
hospitalier si INR < 4
2-
HNF et HBPM:
le
relais par HNF ou HBPM ne supprime pas le risque hémorragique et expose le
patient à des complications gravissimes, parfois fatales
Patients sous héparine (HNF) ou (HBPM) L’intervention est de
préférence réalisée juste avant l’injection suivante ; si c’est possible, on
saute une injection. Bien sûr, il est nécessaire de vérifier le TCA et
l’héparinémie, sachant que pour un TCA de 2,5 à 3,5 et une héparinémie de 0,4 à
0,6 le malade est correctement anticoagulé : le risque hémorragique est donc
faible si l’hémostase est bien réalisée.
Dans
le cas d’hémodialyse (insuffisance rénale chronique), à cause de
l’héparinothérapie, l’intervention n’est jamais effectuée moins de 6 à 8 heures
après une hémodialyse, de manière à permettre l’élimination de l’héparine
résiduelle.
L’intervention
doit avoir lieu au cours de l’intervalle le plus long.
Cela
s’explique par le fait que la plaie doit être coagulée au moment de la séance
de dialyse suivante.
Dans
le cas contraire, l’héparine à nouveau injectée pourrait favoriser une
hémorragie.
VI- Anomalies de
l’hémostase au coursde l’insuffisance rénale chronique
La survenue de
manifestations hémorragiques au cours de
la phase terminale de l’insuffisance rénale chronique ou chez
l’insuffisant rénal chronique hémodialysé est fréquente.
L’anémie non
régénérative, par défaut de production de l’érythropoïétine, qui accompagne
l’insuffisance rénale chronique semble avoir un rôle important
Ainsi, la
correction de l’hématocrite au-dessus de 30 % peut corriger l’anomalie de
l’hémostase primaire
VII-
Trouble de l’hémostase lié aux pathologies cancéreuses
Toute
pathologie cancéreuse peut altérée non seulement les cellules de défense mais
aussi les thrombocytes, elles nous exposent donc à un risque hémorragique :
1-
Lié à la pathologie cancéreuse
2-
Lié aux traitements
chimiothérapiques
Leur prise en
charge impose :
·
Une rééquilibration des
cellules de défenses
·
Une rééquilibration des thrombocytes
·
Un protocole d’hémostase rigoureux
VIII-
Protocole d’extraction
1-
Mesures préventives
a-
L’application de ces mesures permet ainsi de conserver une denture
et des gencives saines. Une gencive saine ne saigne pas lors du brossage des
dents, même chez un sujet présentant un trouble de l'hémostase sévère.
b-
Substitution de facteur, de plaquettes ..
2-
Anesthésie locale
Utilisé un
anesthésique avec vasoconstricteur et éviter les hématomes en injectant en
plusieurs points de petites quantités de produit
3-
Protocole d’extraction
Anesthésie locorégionale
Contre
indiqué : peut provoquer un hématome latéro-pharyngé extensif nécessitant la
réalisation d'une trachéotomie en urgence
Anesthésie générale:
L’anesthésie
générale est déconseillée en raison du risque élevé d’hémorragie et d’hématome
per et/ou postopératoire car la sonde, lors de l’intubation, peut provoquer un
traumatisme et un saignement.
Si
nécessaire : les auteurs conseillent l’intubation orotrachéale plutôt que
l’intubation nasotrachéale car elle génère moins de saignements
IX- Extraction :
1-
Incision et décollement d'un
lambeau de pleine épaisseur si nécessaire ;
2-
Syndesmotomie , luxation et extraction de la dent : atraumatique;
3-
Curetage de l’alvéole pour éliminer éventuellement les fragments
osseux et le tissu de granulation ;
4-
Régularisation des crêtes
osseuses
5-
Mise en place du produit d’hémostase : celluloses, collagène ou colles
6-
Rapprochement maximal des
berges et, si possible, une suture bord à bord lors d'extractions multiples ;
7-
Recommandations
a-
Alimentation tiède ou froide pd 48h
b-
Alimentation semi-liquide est recommandée au patient pour limiter
tout traumatisme du caillot sanguin.
c-
Les bains de bouche
Proscrits
d-
Préconiser une poche de glace pd 2h
8-
Lors des prescriptions, toute thérapeutique modifiant la fonction
plaquettaire est à proscrire comme les AINS .
a-
Prescrire du paracétamol 1g /6 heures pd 24 à 48 h
X-
Principaux agents hémostatiques utilisés en chirurgie
orale.
Gaze hémostatique résorbable
d'origine naturelle,
composée de cellulose régénérée oxydée.
Surgicel forme, au contact du sang, une masse gélatineuse foncée, réalisant, en 1 à 2 minutes, l'hémostase d'une hémorragie en nappe.
Surgicel forme, au contact du sang, une masse gélatineuse foncée, réalisant, en 1 à 2 minutes, l'hémostase d'une hémorragie en nappe.
La résorption est
complète en 15 jours, sans effets secondaires et sans modification du processus
normal de cicatrisation.
A deux mois, la gaze
n'est plus identifiable histologiquement.
Surgicel offre aussi une protection antibactérienne postopératoire.
Surgicel offre aussi une protection antibactérienne postopératoire.
1-
Cellulose oxydée régénérée : Gaze
Surgicel®Curacel®Tabotamp®
2-
Gélatine d’origine porcine : Eponge
Les éponges hémostatiques sont de petits
cubes spongieux de gélatine porcine hémostatique et stérile, étudiées
spécialement pour les cabinets dentaires et le secteur dentaire.
Les
éponges hémostatiques sont parfaitement résorbables,
sont
normalement utilisées pour faciliter la cicatrisation après des extractions ou
des opérations chirurgicaleGelfoam®Gelita®Curaspon®
3-
Collagène d’origine bovine : Compresse, Eponge, poudre
Pangen®
4-
Colles chirurgicales
a-
Gélatine-résorcine-formol :
(Colle GRF)
Traitement gingivorragies
spontannées
b-
Cyanoacrylates : Epiglu® Histoacryl® (n-butyl-2-cyanoacrylate)
c-
Colles biologiques commercialisées : Tissucol® Beriplast® Biocol®
5-
Antifibrinolytiques
a-
Exacyl® Spotof Gé® (acide tranexamique)
b-
Amicar® (acide epsilon aminocaproïque)
XI-
Moyens mécaniques de compression
Moyens
mécaniques :
d
Compression.
d
Tamponnement.
d
Suture.
Compression
compression bidigitale
è Se fait par sur les berges
vestibulaire et palatine
pendant
10 min
è Mettre un
rouleau de coton sur le site d’extraction,
et demander au patient de serrer dessus afin de maintenir l’hémostase
obtenue par la compression bidigitale.
1-
Gouttières
Gouttière en résine
-Prise
d’empreinte avant l’indentation
-Supprimer
les dents à extraire sur le modèle en plâtre
-Élaborer
les maquettes en cire
-Les
remplacer par la résine dure
-Extraction , et adapter la gouttière jusqu‘à occlusion
correcte
gouttière thermoplastique
Couper sur
les modèles les dents à extraire
-Remodeler les crêtes alvéolaires
-Placer le modèle dans le thermoformeur
-introduire
une plaque de silicone dans
le plateau
support .
-la
plaque est chauffée
-L’ensemble est
transposé sur le modèleen plâtre
-La
gouttière est ensuite découpée au
ciseau, les bords de la
gouttière sont lissés
-La
gouttière obtenue est placée en bouche
gouttière thermoplastique
|
Gouttière en silicone lourd
Extractions et Nettoyage de la CB
-Préparer le silicone ,le charger sur porte empreinte
-Le tout est porté en bouche et
mainten pdt le ( 2
à 3 min )
-Retirer tout l’exsudat de pate refoulé au
bord du PE
-La
gouttière ainsi réalisée est réglée , en diminuant son volume à l’aide
d’un bistouri
-La gouttière est gardée en bouche
optosil
|
2-
Sutures
c’est un acte qui achèvegénéralement
l’intervention chirurgicale et qui consiste à rejoindre les deux berges d’un
tissu incisé ou dechiré et cela par des
techniques et des méthodes bien précises.
Buts:
.Permettre une cicatrisation adéquate et
rapide.
.Assurer l’hémostase et réduire le taux de
saignement.
.Éviter toute septicémie et envahissement
bactérien.
Réalisées
au fils de soie ou au vicryl par point simple le plus souvent ou encore par des
points en X
Permettent
de rabattre les berges sur le produit de comblement ( cellulose, collagène..)
Exemple : patient hemophile
Extraction de la 17
la mise en place du surgicel
Sutures
gouttière en optosil
Contrôle a j 8
XII-
Conclusion
Le
rôle du chirurgien dentiste est capitale dans la prise en charge des patients présentant
un trouble d’hémostase,( qu’il peut lui-même diagnostiquer au décours d’une
hémorragie inexpliquée), il commence:
1-
Par la prévention, en enseignant l’hygiène bucco-dentaire au
patient.
2-
Puis par la prise en charge des soins dentaire: soins conservateurs,
détartrage, prothèses, exo ...
3-
Une collaboration étroite entre l’hématologue et le dentiste est
d’un grand apport pour la prise en charge de ces malades.
4-
Les moyens d’hémostases sont
efficace pour peu que l’en respecte les protocoles (formation continue).
تعليقات
إرسال تعليق